C’est donc sous un temps mitigé, dans la joie et la bonne humeur que les
vérifications administratives et techniques se sont déroulées. C’est aussi le moment
des embrassades et des retrouvailles pour les concurrents et les assistances. Dans
les stands, c’est une véritable fourmilière, on installe les établis, le poste à souder, le
compresseur, les pneus de rechange, les moyens de communication, mais aussi, les
tables pour restaurer les membres de l’équipe. C’est ce qu’on appelle, l’arrière-
boutique. Plus de casse-croûte que l’on avale entre deux relais. Maintenant, les
cuisines deviennent un lieu d’échange et de partage. Finalement, beaucoup
d’écuries ont leur propre cuistot. Il faut dire que le partage de la gamelle devient
incontournable dans une course aussi longue. 24 heures, c’est long et usant pour les
machines, mais aussi pour les pilotes. Sur le Paris-Alger-Dakar, Thierry Sabine disait
aux concurrents qui passaient la ligne d’arrivée tardivement à qui voulait bien
l’entendre « Pas d’inquiétude, le moral revient toujours dans la gamelle ! ». Alors,
pourquoi se priver des bons moments.
Une telle organisation ressemble à l’installation d’un grand chapiteau forain. Chacun
connaît son rôle et rien n’est laissé au hasard. La seule chose qu’ils ne maîtrisent
pas, c’est le temps. Aux manettes, c’est Leslie, la fille de Jean-Louis Dronne qui
vérifie que tout soit en place pour que la fête soit réussie. Elle est épaulée par une
équipe de bénévoles qui sont prêts à tout. Depuis 10 h ce matin, aux vérifications
administratives, il y a beaucoup de monde sous la tente réservée à cet effet. Tout
comme l’ouverture d’un marché de province, les hôtesses habillées aux couleurs des
24 Heures de France ouvrent la boutique pour attirer les premiers chalands. À la
vente on y trouve, des vêtements de cette 33 e édition, polos, blousons, casquettes…
Les petits nouveaux de cette discipline découvrent une ambiance hors du commun.
Mais à force de fréquenter cet endroit avec leurs parents, ils ont fini par développer
un sens inné de la compétition automobile tout-terrain, qui fait d’eux aujourd’hui des
êtres aguerris que l’on ne peut comprendre que si l’on partage un peu de leur
monde. C’est la raison pour laquelle, père et fils, mère et fille, frère et frère, sœur et
sœur courent ensemble dans le même véhicule en toute humilité. Ce qui est
rassurant pour la famille et les membres de l’écurie. Dans la famille Bastet, Fournier,
Corvaja, Morize, Iste, Fay, Favre, Lafarge, Renaudin, Duplé, Coquelle, Bernard,
Vigot, Delavennat, Galland, Billaut, Beziat… tous ces parents ont initié leurs
progénitures à cette discipline, qui ne manque pas de sel ! En effet, en Tout-Terrain
et encore plus sur une épreuve de 24 heures, tout peut se passer en un quart de
seconde. On peut passer de l’euphorie au désespoir. D’ailleurs, les vieux brisquards
connaissent la musique. Pour l’instant, ce qui frappe les membres de l’organisation de l’ASA 91, c’est la bonne ambiance qui règne à l’approche des essais chronométrés et qualificatifs prévus dès samedi matin, à 8h00. En attendant, ce soir à 19h00, les concurrents vont faire un tour de manège pour découvrir le nouveau tracé de la piste, mais en convoi.
S/Presse
Gilles David