Jour 2 – Mardi 6 mai 2014, 19h45
Tiznit – Etape 1
Hier soir, à 20 heures tapantes, Jean-Louis Dronne a tenu son premier “vrai” briefing, au cours duquel il a clairement rappelé les règles du jeu aux concurrents après leur avoir présenté tous les membres de l’équipe d’organisation — soit une bonne quarantaine de personnes pour 20 voitures engagées.
Les 6 Heures de Mers : pierraille, sable et poussière
28 kilomètres de développé, des pistes très rapides sur sol sableux souple et des affleurements rocheux… Tout autour, à perte de vue, des étendues d’épineux sur lesquels vivent des myriades de petits escargots blancs — question : comment font-ils pour vivre ici ?
Le départ de la course a été donné à 11h15 par Monsieur le Gouverneur de la Province de Tiznit. Un départ en file indienne, comme il se doit… Et dans un énorme nuage de poussière, avec un vent heureusement favorable, qui soufflait à l’opposé du paddock !
Le Proto BV6 n° 1 a passé la ligne en vainqueur, aux alentours de 17h20, après avoir couvert 436 km. Il devance le Protruck n° 8 de 5’20” et l’Optimus n° 3 (qui s’élançait de la pole position ce matin) de 6’01”. Tous les autres concurrents sont au moins à un tour du leader.
C’est l’Optimus n° 2 qui a signé le meilleur tour en course en 20’33”859.
La course par le menu
Même si le parcours ne présentait pas de difficultés majeures, nombreux sont les équipages à avoir connu des incidents, plus ou moins graves ou importants…
En voici une liste, non exhaustive.
- N° 14 / 11h50 / Deux roues AV crevées
- N° 4 / après 1 tour de course / Arbre de transmission cassé
- N° 2 / 12h00 / Deux roues AV crevées
- N° 15 / 12h50 / Crevaison AVG
- N° 13 / 12h50 / Crevaison ARG
- N° 2 / 13h00 / Premier ravitaillement en carburant de l’épreuve
- N° 1 / 13h45 / Christian Lavieille remplacé par Eric Morin
- N° 17 / vers 14h00 / Triangle de suspension AR cassé
- N° 75 / vers 14h15 / Casse du câble de commande de boîte de vitesses; l’équipage perd une bonne vingtaine de minutes
- N° 4 / 14h15 / Arbre de roue cassé.
- N° 46 / 14h40 / Part pour un nouveau tour avec un pneu à plat… Un peu plus tard, on retrouve la voiture au ravitaillement avec le même pneu, totalement déchiqueté…
- N° 75 / 15h30 / Problème d’assistance de direction. Le pilote se plaint d’un volant “très lourd et très dur”…
- N° 2 / 16h00 / L’assistance installe un système de tuyauterie destiné à refroidir le carburant… À noter que le capot AR tient en position ouverte grâce à un superbe manche à balai !
- On apprendra plus tard qu’en fait, il s’agissait d’un problème de pompe à essence…
- N° 12 / 16h00 / “Les pierres que l’on ne devinait même pas ce matin ont été dégagées par le passage des voitures, et sont désormais très “agressives”… Cela nous a valu une crevaison.”
Les échos du paddock
- Christian Laveille — “J’ai fait mes premiers tours de roues ce matin au volant de cette voiture (proto Sodicars BV6 n° 1). Pour le moment, elle est dure en suspension, mais son comportement général est très intéressant. Quant au parcours, il est superbe, et technique à souhait. Toutefois, il se détériore au fil des passages, c’est dommage, mais inévitable.”
- Yves Tartarin — “La passion commence à s’émousser. Je me vois bien encore rouler au sein d’un team, mais avec mes voitures, c’est terminé…” — Jean-Louis Dronne a confié une mission à Yves Tartarin : accompagner sur le circuit une équipe de télévision marocaine.
- Philippe Cosson (n° 13 - RL Sport) — “J’engage un équipage novice sur ce terrain, mais il apprend (vite) le parcours, prend (vite) conscience que le parcours se détériore et se comporte en conséquence.”
- N° 34 — “L’embrayage patine dans les zones de sable mou, on perd un peu de temps, mais rien de grave…”
- N° 46 – Cédric Kalvas et Stéphane Bidault — “Nous sommes contents de nous, cette journée a été bonne ! Nous ménageons la mécanique jusqu’à samedi, fin d’après-midi. Et une petite heure avant le drapeau à damier, nous ralentirons encore ! Nous sommes de purs amateurs, nous ne faisons que deux course par an (le Maroc et Chevannes), et nous sommes ici avant tout pour le plaisir !”
- Etienne Smulevici, n° 26 — “Ce parcours est vraiment intéressant, même s’il y a des difficultés à doubler ou… à se faire doubler. Le seul remède que je connaisse est de bien mémoriser les zones adéquates, au fil des passages. Je trouve que sur ce rallye, le comportement des équipages est bon.”
- Pierre Lachaume, n° 3 – 3e du classement au terme de l’étape 1 — “Course sans souci majeur aujourd’hui, sauf deux crevaisons qui nous ont fait perdre un temps précieux…”
- N° 8 - 2e du classement — Le Protruck roule sans pare-brise, mais il s’agit d’un acte volontaire, non d’une casse ! Jean-Pierre Garcin : “Nous roulons sans pare-brise afin de faciliter la ventilation vers l’arrière du cockpit. Pour éviter la poussière autant que possible, les visières intégrales de nos casques sont en surpression ! Cette étape s’est bien déroulée, même si nous avons eu de petits soucis de ‘vapor-lock’ vers la fin.”
- Laurent Fouquet, n° 1 - en tête du classement — “Nous avons tenu le bon rythme au cours de cette journée, et sans le moindre ennui mécanique : un scenario parfait !”
Demain, mercredi 7 mai
Étape 2 - Les 6 Heures d’Aglou - Cette spéciale, que les concurrents avaient appréciée en 2013, a été en partie remodelée et elle a été rallongée.
Elle est facilement accessible, à quelques kilomètres seulement de l’hôtel Idou - que nous quitterons demain matin au profit de l’Atlantic Palace d’Agadir.
À proximité d’Aglou, petit village de pêcheurs, cette étape offre aux concurrents des panoramas exceptionnels en bordure de l’Atlantique. Au menu, des pistes sinueuses, sableuses et roulantes, et quelques dunettes en fin de corniche… La fin du parcours est tracé sur des pistes rapides et techniques, avec un peu de hors-piste en vue du paddock.
La petite averse qui est tombée ce mardi soir sur Tiznit va être doublement bénéfique, du moins souhaitons-le : aux paysans marocains, qui n’attendaient que ça, et aux concurrents, qui devraient être épargnés par la poussière sur les premiers tours…